L'hygiène dans les fast food
Le 12/03/2011 à 20h41 - Infos Kebab
Les fast food font parler d'eux ces derniers temps, pour de bien mauvaises raisons malheureusement. Après l'affaire du Quick d'Avignon, dont un repas pris dans l'établissement est à l'origine du décès d'un jeune homme, une autre tragique histoire est révélée à Chartres cette fois, où une jeune fille aurait succombé à une intoxication alimentaire après avoir mangé dans un snack kebab.
Même si le lien n'a pas encore été formellement établi dans cette dernière affaire, les analyses ont clairement montré des normes d’hygiène insuffisantes et de nombreuses anomalies dans ce restaurant, qui a été fermé pour raisons sanitaires et par principe de précaution.
Encore un coup dur pour l'image de la restauration rapide qui est pourtant un des secteurs les plus contrôlés, selon Bernard Boutboul de Gira Conseil, un cabinet d'études spécialisé sur la Consommation Alimentaire Hors Domicile : "il y a 2 segments de la restauration qui sont hyper contrôlés et ou les risques sont quasiment au niveau 0 : c'est la restauration collective et la restauration rapide."
Du côté de l'UFC Que Choisir, on dénonce pourtant le manque de moyens qui sont accordés aux contrôleurs. L'association demande "un renforcement des effectifs des services officiels de contrôles", qui sont "en nombres notoirement insuffisants". Alors que le nombre de restaurant augmente, les effectifs des services vétérinaires, déjà jugés insuffisants, viennent de baisser à nouveau de 11 % cette année.
L'association se dit également indignée par le "laxisme du gouvernement qui tarde à mettre en oeuvre la loi rendant obligatoire la formation en hygiène alimentaire pour les professionnels de la restauration. Combien de morts faudra-t-il encore avant que la formation à l'hygiène des professionnels ne devienne obligatoire ?".
En effet, aujourd'hui, n'importe qui peut ouvrir un commerce de restauration rapide, sans aucune formation, ni aux règles d'hygiène alimentaire, ni à celles de la chaine du froid, ou autres bases élémentaires nécessaires à la gestion d'un restaurant. Des formations sont disponibles bien sûr, mais aucune n'est obligatoire. Vous pouvez ainsi être un jour plombier, agriculteur, ou comptable, et le lendemain ouvrir une sandwicherie, un kebab ou une pizzéria.
Ce vide législatif, associé au faible coût d'investissement pour ouvrir un snack, entraine des abus, qui sont une des causes de la mauvaise réputation du kebab, c'est pourquoi il serait bénéfique pour les consommateurs, comme pour les restaurateurs vraiment professionnels et rigoureux, que de vraies règles soient établies, et que les contrôles soient stricts et effectués régulièrement, pour éviter que ce genre d'affaires qui concernent une minorité ne ternissent l'image de toute une profession.
Mais en plus des contrôles des services de l'Etat, il faut avant tout compter sur soi-même, et faire preuve d'un minimum de bon sens quand on entre dans un établissement. C'est pourquoi nous ne pouvons que vous recommander la lecture de nos conseils pour reconnaitre un bon kebab !
N'oubliez pas non plus que ces tragiques décès sont des cas isolés parmi des milliers de sandwichs avalés, et que vous avez certainement beaucoup plus de chances de gagner à euromillions que de mourir d'un sandwich empoisonné. Il ne faut pas généraliser, et continuer à faire confiance à votre commerçant préféré comme vous l'avez toujours fait ! En ce qui concerne les kebabs, si vous avez un doute sur un restaurant que vous ne connaissez pas, kebab-frites.com vous permet de trouver les meilleurs restaurants en France, alors profitez-en !
Pour finir une petite vidéo qui permet de rappeler qu'il ne faut pas stigmatiser un type de restauration rapide en particulier, puisque les mauvais élèves peuvent être partout... la preuve encore ci-dessous avec un reportage de M6 qui incrimine un restaurant McDonalds, pour l'instant épargné par les scandales.
Mise à jour 23/06/2011 : Après trois mois d'enquête, le préfet d'Eure-et-Loir a fait lever l'arrêté de fermeture administrative pris à l'encontre du restaurant kebab de Chartres, les analyses pratiquées sur le corps de la lycéenne et dans l'établissement de restauration rapide n'ayant pas permis d'établir de corrélation entre les séries d'échantillons.