La machine à kebab automatique au Döga
Le 01/04/2010 à 23h52 - Kebab Business
Les Allemands auront décidément toujours un temps d'avance sur le kebab ! Le week-end dernier, à Berlin, s'est tenu le tout premier salon Döner-Gastronomie (Döga), un évènement entièrement dédié au kebab, qui rassemblait tous les acteurs de l'énorme marché allemand.
Le salon a été inauguré par le président de l'Association des producteurs turcs de Döners en Europe, qui a précisé dans son discours d'ouverture, que l'Allemagne comptait plus de 15 000 snacks pour un chiffre record de 2,5 milliards d'euros de recettes annuelles. 400 tonnes de viande à kebab sont produites chaque jour, 400 millions de sandwichs sont vendus chaque année (soit 5 par habitant), et plus de 75 000 personnes vivent grâce au kebab en Allemagne.
Un des participants au salon a crée un petit buzz en présentant une invention à la fois folle et ingénieuse : le robot kebab, une machine qui découpe la broche de viande toute seule, sans aucune intervention de l'homme. Un outil qu'on pourrait considérer comme un gadget, si on ne nous précisait pas que le très sérieux dispositif se pilote à distance grâce à sa télécommande, et est équipé d'une mini-caméra numérique qui évalue l'épaisseur de la viande, afin de découper des tranches parfaites, savoureuses et fines comme des copeaux ! Le rendement est impressionnant, puisqu'il est possible de produire jusqu'à 120 portions de viande à l'heure, avec ce robot qui coutera quand même entre 14 000 et 17 000 euros, selon le modèle.
L'inventeur de cette machine n'était pas peu fier, ayant attiré la curiosité d'un grand nombre de journalistes et restaurateurs : "C'est mon cousin ingénieur qui m'a donné l'idée, ça va transformer le marché : c'est le premier robot à kebabs dans le monde", affirme M. Kalyoncu, ce Chypriote de 34 ans directeur des ventes de de la société Doner-Robotu. Il met en avant la rapidité de sa machine, mais aussi une hygiène accrue : "les kebabçi transpirent beaucoup quand ils coupent la viande parce qu'ils sont près du grill. On résout ce problème, et c'est bien mieux pour le client." Il se défend de menacer des emplois en prétextant qu'il "faudra toujours des gens pour faire tourner les snacks kebabs. C'est plus propre et plus facile. Pourquoi ne pas laisser la machine travailler ?".
Même si beaucoup se sont extasiés devant cette nouveauté, certains restaient dubitatifs. Huseyin Muslin, gérant d'un kebab depuis 1972 à Berlin, déclarait : "C'est juste quelque chose pour amuser les clients. Rien ne remplacera la découpe du kebab à la main qui donne une meilleure qualité. De cette façon, on perd tous les jus de la viande."
Après la démocratisation du couteau electrique, voici donc le robot à kebab... mais que va devenir le bon vieux couteau traditionnel ?