Kebab frites et sandwich Teri Yaki - Le Koull à Colombes
Le 17/09/2013 à 12h48 - Chroniques du Kebab
L’autre jour, j’étais au boulot, on parlait avec un collègue, je lui indiquais les kebabs sympa près de chez lui, dont un très bon mais qui n’avait pas de broche, un autre collègue écoutant notre conversation plus en retrait nous coupa au moment où je décrivais ce que ce resto faisait de bon : « attend, t’es en train de lui conseiller un kebab où ils n’ont même pas de broche ? » me dit-il « mais c’est un sacrilège » Il se leva et s’en alla en me gratifiant au passage d’un : « tu connais rien au kebab mon petit » avec un petit rire moqueur.
Je veux bien croire que pour beaucoup de monde le « kebab » est associé automatiquement à une broche de viande qui tourne, mais depuis quelques années, qu’on le veuille ou non on voit fleurir un peu partout des kébabistes qui ont décidé de se passer de broche. Doivent-ils être discriminés pour autant ? Doit on les montrer du doigt comme kebab de seconde zone ?
Ce que j’aurais voulu répondre au collègue s’il m’en avait laissé le temps c’est que pour moi, la seule chose qui m’importait c’est que le kebab fût bon, broche ou pas, peu importait la viande, peu importait de quelle façon elle était cuite, je ne jugeais que mon sandwich.
Un resto avec broche peut très bien proposer un kebab infâme là où un autre resto à la plancha servira des kebabs merveilleux. Le cas totalement inverse se produit aussi tous les jours.
Ce que j’aime dans les kebabs, c’est leur diversité, il y a quasiment (et le site kebab frites le montre tous les jours dans les chroniques et commentaires) autant de kebabs au goûts différents qu’il y a de restaurants, alors l’ajout des snacks qui ont décidé de proposer exclusivement des viandes saisies sur une plaque ne fait que démultiplier encore les nouvelles saveurs de kebab.
Un autre collègue me demandait il y a peu mais alors qu’est ce que je préférais entre mon kebab traditionnel préféré et mon meilleur snack à la plancha. Ce à quoi j’ai répondu que j’adorais les deux tout comme j’aime autant le gigot d’agneau que la côte de bœuf par exemple. C’est différent et tant mieux pourquoi devoir choisir?
Pourquoi ce préambule ? Parce que le restaurant ici testé a justement pris le parti de proposer quasi essentiellement de la viande cuite sur planche et qu’il le fait d’ailleurs plutôt bien. (oui, je sais il a aussi une broche donc ça fait capoter un peu mon intro lol )
Le koull est une adresse où l’on fait souvent la queue, c’est une usine à gaz entre midi et deux. Ils sont 4 ou 5 à l’arrière, L’accueil est sympathique bien que j’ai lu ça ou là plutôt le contraire, peut être que mon visage leur est familier alors il sourit et son plus agréable mais j’ai pas vraiment l’impression.
L’endroit est très propre, tout est parfaitement nettoyé, les différentes viandes attendent de passer à la cuisson dans des bacs sous une énorme vitrine réfrigérée (voir photo), ici le poulet est Roi et la dinde est Reine, toutes les viandes ont étaient marinées dans différentes recette, curry, paprika, champignon-poivrons, piment, olives… les recettes sont variées et présentées ainsi tout a vraiment l’air appétissant. Dans le fond à gauche on retrouve même une broche, placée là pour accrocher même les inconditionnelle de la broche, celle-ci est faite exclusivement à partir de cuisses de poulet désossées et est toujours bien cuite car au final la majorité des clients commandent leurs spécialités de poulet mariné délaissant la broche et la laissant donc doucement rotir.
Arrive mon tour, autant vous dire tout de suite, aussi varié que soit la carte j’ai déjà tout essayé, du « spécial » au « volcano » du « chikka rouge » au « chikka jaune », tout y est passé. ( sauf peut être l’escalope à la crème, pas envie qu’on me retrouve étouffé à cause d’une chronique lol).
Aujourd’hui pour ma chronique justement je pars sur un kebab broche poulet sauce algérienne tomate, oignons et un sandwich « teri yaki » à base de poulet mélangé à des champignons et des poivrons, tomate, oignons et olives tiens pourquoi pas, il y a du choix, je vais pas me priver lol
les crudités ici ne se limitent pas au traditionnel STO, on peut aussi choisir du maïs, des oignons cuits, des poivrons cuits, des olives et des cornichons. Les oignons sont d’ailleurs recouvert d’herbes fraiches hachées finement ce qui est un gage de soucis du détail en faveur du Koull.
Comme tout « néo » grand snack qui se respecte le pain traditionnel peut être échangé par une tortilla ou un buns. Les sauces sont des nawhal’s très variées qu’ils vous donnent dans des petits pots, j’aime beaucoup certaines de ces sauces mais je reproche tout de même à ces néokebabs de ne pas confectionner au moins leur sauce blanche maison, les sauces blanches industrielles n’ont rien à voir avec une vrai sauce blanche, elles sont souvent acide et très liquide, et ont une totale absence de fraicheur, le goût frais que l’on apprécie tant dans une vrai sauce du jour.
Ma commande arrive assez rapidement (ce qui n’est pas toujours le cas au Koull) et je file tester tout ça.
Je commence par la broche poulet, je ne peux pas m’empêcher quand je me rend au Koull de prendre un de mes sandwichs avec cette viande, elle n’est pourtant pas transcendante mais je ne la trouve nulle part ailleurs, le poulet contrairement à tout le reste de la carte est de la cuisse, très très tendre, elle fond dans la bouche, forcement un peu trop grâce elle n’est jamais sèche, elle disparait à une vitesse folle, même pas besoin de la mâcher tant elle est tendre. J’aime bien son goût « brut de cuisse de poulet sans aucune marinade » juste des cuisses empilées et grillées à la broche, attention c’est très différent de ce qu’on peut manger ailleurs comme broche, mais c’est vraiment pas mauvais et elle est toujours un poil en sur-cuisson mais je l’apprécie ainsi donc ça ne me dérange pas.
Le sandwich est vite fini, il coule tout seul, et j’avale quelques frites avant de m’attaquer au deuxième. Les frites sont allumettes sans autres forme d’intérêt que de porter les sauces, les petits pots d’algérienne et marocaine nawhal’s quoi qu’industriels, faut l’avouer sont plutôt réussis.(bon ok j’avoue, j’en raffole, j’ai dailleurs essayé quasi toutes les sauces algérienne que j’ai pu trouver dans le commerce, soit une bonne demi-douzaine et je trouve que la nawhal’s est de loin la meilleure, elle pique pas mal et n’a pas ce goût un peu trop vinaigré qu’ont certaines autres)
Le deuxième sandwich est plutôt bien garni, le premier aussi d’ailleurs soit dit en passant, là je retrouve mon koull alors que je le trouvais un poil plus « radin » ces derniers temps. La viande est très tendre aussi mais après les cuisses de la broche, comme c’est du blanc de poulet, forcement elle parait plus sèche en bouche, la marinade bien cuisinée, les petits champignons, les poivrons et les olives donne énormément de goût au sandwich et au final ça passe très bien. On sent que leur chicken est frais et de qualité, le pain se tient plutôt bien et ils n’oublient jamais de le toaster un peu. Les crudités sont fraîches est bonnes.
Par contre après les deux sandwichs, vous n’êtes pas d’attaque pour en attaquer un troisième comme au bodrum chroniqué récemment, au Koull vous n’êtes pas dans de la cuisine légère et équilibré. C’est du lourd.
Le tout est bon mais sans être cependant magique. On mange correctement au koull mais c’est pas l’extase, on est pas en train de se demander quand est-ce qu’on y retournera, est-ce bientôt ? QUAND ???!! comme dans d’autres rares endroits. Non c’est honnête, il écrase beaucoup d’autres restos comme il se fait battre aussi par de meilleures adresses encore plus soigneuses, encore plus goûtues.
Je le conseille tout de même, pour son choix varié, sa broche tellement atypique qu’elle ne peut qu’être maison j’ai l’impression, et pour son niveau finalement plus que correct.
Ces « néokebabs » pour moi ont leur place dans le paysage kébabistique et ne vole pas leurs rangs sur le site Kébab frites.